Méditations par Barbara Walter
2 décembre 24
Ne le savez-vous pas ? Encore un peu, très peu de temps, et le Liban se changera en verger, et le verger sera pareil à une forêt. Les sourds, en ce jour-là, entendront les paroles du livre. Quant aux aveugles, sortant de l’obscurité et des ténèbres, leurs yeux verront. (Is.29, 19-24)
Décembre s’ouvre sur la période de l’Avent et rejoint la notion d’aventure. Oser s’aventurer vers l’inconnu, vers un demain que nous ne maitrisons pas. Oser sortir de l’obscurité et se mettre à l’écoute. Vivre consciemment l’aventure de la vie avec ses imprévus, ses aléas, ses joies aide à faire grandir la confiance et l’espérance en nous. Reste à décortiquer cette notion d’espérance qui nous anime et la période de l’Avent peut être favorable à cette réflexion : qu’attendons-nous ? qu’espérons-nous ? quelle lumière voyons-nous au loin ? et que pouvons-nous mettre en place pour nous diriger vers cette lumière ?
25 novembre 2024
« Je me sens toujours heureux, savez-vous pourquoi ? Parce que je n’attends rien de personne. Les attentes font toujours mal, la vie est courte. Aimez votre vie, soyez heureux, gardez le sourire et souvenez-vous : avant de parler, écoutez. Avant d’écrire, réfléchissez. Avant de prier, pardonnez. Avant de blesser, considérez l’autre. Avant de détester, aimez et avant de mourir, vivez. » (William Shakespeare)
Et si nous expérimentions de relire notre journée au regard de ce qui nous a rendu heureux dans notre manière de faire, dans nos rencontres, dans nos pensées… et de repérer là où encore nous nous sommes nous-même empêché de sourire, de réfléchir, de surseoir, d’aimer…
18 novembre 2024
Mais un Samaritain qui passait par là arriva près de cet homme. En le voyant, il fut pris de compassion. 34 Il s’approcha de lui, soigna ses plaies avec de l’huile et du vin[d], et les recouvrit de pansements. Puis, le chargeant sur sa propre mule, il l’emmena dans une auberge où il le soigna de son mieux. (Luc 10 ; 33-34)
Actuellement, dans les médias, il est souvent question des aidants, c’est-à-dire des personnes qui aident, accompagnent, soutiennent un proche gratuitement, dans la durée. Je pense que l’appellation « aidant » est un peu simpliste à la lueur de ce à quoi est confronté un aidant au quotidien. Vivre aux côtés d’une personne handicapée ou dont la santé se dégrade, dont l’autonomie se perd, dont le mental s’envole… Tenter de protéger la personne sans l’infantiliser, d’accueillir son agressivité sans l’agresser à notre tour, de renoncer parfois ou souvent à des moments de loisirs ou de détente parce que la personne ne peut rester seule, de culpabiliser lorsque des envies de baisser les bras nous submergent… Je ne suis pas sûre que d’obtenir le statut d’aidant les soulagera vraiment. Mais je n’ai pas non plus de solution à proposer pour aider ces aidants. Et vous ?
11 novembre 2024
« Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, dans la nuit éternelle emportés sans retour, ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges jeter l’ancre un seul jour ?
… Mais je demande en vain quelques moments encore, le temps m’échappe et fuit ; je dis à cette nuit : sois plus lente ; et l’aurore va dissiper la nuit. » (Alphonse de Lamartine)
La peur du temps qui passe, notre impuissance à arrêter le temps, nous font courir sans cesse pour « rentabiliser » ce temps. Et nous oublions ainsi d’être présents au présent. Lors d’une retraite à Penboch, quelqu’un disait l’importance pour lui de faire une halte, de sortir de ce quotidien pour ne pas se laisser déterminer, voire submerger par ce quotidien. Prendre du temps à ne rien faire, en silence et permettre à la pression du quotidien de s’éloigner un instant. Bien sûr que la gestion du quotidien est nécessaire mais celle-ci ne peut être fructueuse que si nous savons prendre un temps de « stop, je me pose » pour retrouver l’éloge de la lenteur et le souffle de la vie. BW
4 novembre 2024
… Il attendit encore sept jours, et lâcha de nouveau la colombe hors de l’arche. Vers le soir, la colombe revint, et voici qu’il y avait dans son bec un rameau d’olivier tout frais ! Noé comprit ainsi que les eaux avaient baissé sur la terre. Il attendit encore sept autres jours et lâcha la colombe, qui, cette fois-ci, ne revint plus vers lui…(Genese 8)
Submergés par le déferlement des eaux, les populations inondées ne savent souvent plus trop par quel bout se sortir de ce problème. La détresse de celui qui a tout perdu dans la catastrophe nous touche et nous fait prendre conscience de tout ce à quoi nous tenons. Pour ces personnes il s’agit maintenant de commencer à reconstruire leur nid en sachant que rien n’est éternel et qu’il convient de (re)mettre sans cesse la vie en chantier. A chacun de nous de regarder si l’immobilisme (ou la routine) de notre vie ne risque pas, par moments, d’ébranler l’édifice de notre vie. Et ceci non pas dans un souci de se surprotéger mais dans une prise de conscience que rien n’est jamais acquis.
28 octobre 2024
« Vous dites que les temps sont mauvais, mais soyez meilleurs vous-mêmes et les temps seront meilleurs. C’est vous qui êtes le temps. » Saint Augustin
Dans la langue française, le temps peut être vu comme cet espace dans lequel s’insèrent des activités ou bien comme une météo changeante au fil des jours et des saisons. Le temps est organisé en calendrier, agenda, horaire, cycle… La météo nous prédit le temps qu’il fait ou qu’il va faire à plus ou moins courte échéance. Et pourtant… Notre rapport à la temporalité reste très personnel et dépendant de notre vie intérieure et notre rapport au temps illustré par la météo fluctue également avec notre manière d’appréhender la vie. Prenons le « temps » de méditer sur le regard que nous portons au temps et sur l’influence que la météo a sur nos états d’âme.
21 octobre 2024
Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. (Luc 10, 38-42)
Cette petite phrase peut nous laisser croire que nous ne sommes pas appréciés pour ce que nous faisons. « Il faut bien que quelqu’un le fasse » ou bien « si je ne le fais pas personne ne le fera »… sont autant de réactions que suscite cette phrase.
Marthe semble engluée dans les taches qu’elle s’est assignées, elle en perd son calme et l’occupation devient une corvée.
Ne nous arrive-t-il pas à nous aussi de nous disperser dans mille et une choses et de nous laisser déborder par celles-ci ? Au point d’oublier l’essentiel, celui de la rencontre, de l’écoute, de l’attention à l’autre.
14 octobre 2024
Car, je vous le déclare : beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous-mêmes voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu (Luc 10, 17-24)
Parfois, nous voyons des choses que d’autres ne voient pas, nous entendons des choses que d’autres n’entendent pas et nous nous rendons compte alors que chacun appréhende le monde à sa façon, avec sa personnalité, son histoire de vie. Parfois même, nous préférons rester sourd aux bruits de ce monde, ou nous préférons nous aveugler pour ne pas voir ce qui pourrait nous interpeller. Mais lorsque nos sens s’éveillent, que nous acceptons peu à peu d’entendre et de voir, alors nous incombe la responsabilité de partager notre regard, notre écoute et de témoigner.
7 octobre 2024
As-tu réfléchi à l’immensité de la terre ? raconte, si tu sais tout cela ! Quel chemin mène à la demeure de la lumière, et l’obscurité, quel est son lieu, pour que tu conduises chacune à son domaine et discernes les sentiers de la maison ? Si tu le sais, alors tu étais né, et le nombre de tes jours est bien grand ! (Job 38, 12-14)
Nul ne peut se représenter l’immensité de la terre et cela nous fait prendre conscience de ce qui est plus grand que nous, de ce qui nous dépasse. Nos pas nous font traverser alternativement lumière et obscurité sans que nous n’en déterminions toujours le chemin. Mais l’avancée des jours peut développer en nous une certaine sagesse qui permet de mieux discerner ce qui nourrit les zones d’ombre et de lumière en nous. Aussi, prenons le temps de visualiser ce chemin qui nous mène vers plus de lumière.
Lundi 30 septembre 24
J’ai compris qu’il n’y a rien de bon pour les humains, sinon se réjouir et prendre du bon temps durant leur vie. Bien plus, pour chacun, manger et boire et trouver le bonheur dans son travail, c’est un don de Dieu. (Ecclesiaste 3, 12-13)
Je suis souvent frappée par notre capacité à nous nourrir de pensées négatives. Je me surprends parfois à ruminer des frustrations, à monter en moi une « mayonnaise » de colère ou de tristesse. Dans ces moments-là je me rends compte que je me laisse dominer par la pensée comme si je n’étais plus maître de cette pensée. C’est un véritable entrainement que nous avons à faire pour ne plus subir nos pensées, pour en prendre le contrôle et pour ainsi apprendre à notre vie intérieure à s’accrocher à des pensées plus positives, plus joyeuses.
Lundi 23 septembre 24
Le septième jour, Dieu avait achevé l’œuvre qu’il avait faite. Il se reposa, le septième jour, de toute l’œuvre qu’il avait faite. Et Dieu bénit le septième jour : il le sanctifia puisque, ce jour-là, il se reposa de toute l’œuvre de création qu’il avait faite. (Genèse 2 , 1-3)
La notion de temporalité est importante dans notre existence. Celle-ci s’inscrit dans le temps et en est conditionnée. Cependant, le temps ne nous apparaît pas toujours de manière linéaire car semé d’imprévus, de contre-temps ou de temps hors du temps. Prenons conscience de la manière dont nous accueillons le temps : le réveil qui ouvre à une nouvelle journée, un jour de repos, une période de congés qui marquent une différence avec le quotidien… Prenons-nous le temps de nous souvenir d’événements marquants ou de petites anecdotes qui jalonnent le temps et nous rendent heureux ? BW
Lundi 16 septembre 24
« Le besoin ne saurait s’interpréter comme simple manque… L’être humain se plaît dans ses besoins, il est heureux de ses besoins » (Levinas, Totalité et infini, p.118)
Concevoir le besoin comme simple privation ou simple manque qui peut être comblé par sa satisfaction empêche de voir la vitalité ou la vie dans ce besoin. Le besoin est étroitement lié à la vie et le désir est ce qui nous rend si vivant. Réfléchissons à ces désirs en nous qui nous déplacent vers un après, un possible et qui entretiennent en nous une flamme qu’il se doit de continuer à alimenter.
Lundi 9 septembre 24
Jésus lui dit : « Lève-toi, prends ton brancard, et marche. » Et aussitôt l’homme fut guéri. Il prit son brancard : il marchait ! Or, ce jour-là était un jour de sabbat. Les Juifs dirent donc à cet homme que Jésus avait remis sur pieds : « C’est le sabbat ! Il ne t’est pas permis de porter ton brancard. » (Jean 5, 1-9)
Vive les jeux paralympiques. Les défis relevés par les personnes en situation de handicap ouvrent nos yeux sur les horizons du possible. Ces athlètes que l’on voudrait considérer comme diminués nous donnent une sacrée leçon de vie et nous apprennent à ne pas gémir sur nos limites mais à trouver en nous plus de vie et à gagner des défis sur nous-mêmes. BW
Lundi 1er septembre 24
« Maintenant, puisez, et portez-en au maître du repas. » Ils lui en portèrent. Et celui-ci goûta l’eau changée en vin. Il ne savait pas d’où venait ce vin, mais ceux qui servaient le savaient bien, eux qui avaient puisé l’eau. Alors le maître du repas appelle le marié et lui dit : « Tout le monde sert le bon vin en premier et, lorsque les gens ont bien bu, on apporte le moins bon. Mais toi, tu as gardé le bon vin jusqu’à maintenant. » (Jean 2, 1-12)
Il y a comme une odeur de rentrée ! Rentrée de vacances, rentrée des écoles, rentrée des factures… Peut-être est-ce aussi le moment où nous pourrions rêver de ne pas rentrer dans la routine habituelle du quotidien en imaginant quelques modifications dans nos vies : plus de contacts avec des amis, moins d’heures devant les écrans, de nouvelles recettes de cuisine, du temps pour prendre soin de soi… Et surtout s’obliger à rire (ou au moins à sourire) une fois par jour à minima.
24 juin 2024
« Et je dirai à mon âme : Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années ; repose-toi, mange, bois, et réjouis-toi. (Luc 12:19)
La profusion des offres dans des domaines très variés mais concernant toutes la notion de bien-être nous montre que la quête de bien-être est en plein essor et ouvre à un énorme marché. En référence à Wikipedia la notion de bien-être renvoie à un ensemble de facteurs qui peuvent être considérés de façon séparée ou conjointe : la santé, la réussite sociale ou économique, le plaisir, la réalisation de soi, l’harmonie avec soi et avec les autres. Pour autant, il n’existe pas d’échelle du bien-être, car cette notion repose sur un ressenti subjectif. La question est de savoir si je dois tout d’abord me sentir bien pour adhérer à certaines offres de bien-être ou bien est-ce l’adhésion à ces offres qui va contribuer à mon bien-être ? Aussi interrogeons-nous sur ce qui constitue notre bien-être intérieur, comment nous le cultivons et comment nous le faisons grandir.
17 juin 2024
« Il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux : un temps pour naître, et un temps pour mourir ; un temps pour planter, et un temps pour arracher ce qui a été planté ; un temps pour tuer, et un temps pour guérir ; un temps pour abattre, et un temps pour bâtir ; un temps pour pleurer, et un temps pour rire ; un temps pour se lamenter, et un temps pour danser… » (Ecclésiaste 3)
La colère de l’enfant qui n’obtient pas tout de suite ce qu’il veut, l’inquiétude de celui qui attend de savoir si sa candidature pour un travail sera retenue, l’angoisse et la vague des sentiments contraires qui agitent la personne en attente d’un diagnostic quant à sa maladie… Autant de situations d’attente pour lesquelles il est préconisé un remède miracle : la patience. Il est clair que cette injonction à la patience ne peut venir de l’extérieur tant son apprentissage est coloré de sentiments personnels très divers et fluctuants. C’est à chacun d’apprendre à apprivoiser cette notion de patience. Le chemin en est peut-être simplement de consentir à ne pas maîtriser le temps, à accepter que nous ne pouvons modifier ce temps par notre simple volonté. Méditons un instant sur notre prise en compte du temps, de l’attente et de la patience.
10 juin 2024
« Jésus entre dans la ville de Jérusalem et se rend au Temple pour aller prier Dieu, son Père. Quand il arrive, il voit des marchands de colombes, et aussi les tables des changeurs d’argent. Alors Jésus se met en colère et pour chasser tous les marchands du Temple, il renverse les tables et les chaises des vendeurs ». (Mt 21, 12-13)
De nombreux faits de violence provoqués par des adolescents de 14 et 15 ans suscitent des réactions desquelles la réflexion de fond semble absente : juger des enfants comme des adultes, pénaliser pécuniairement les parents, couvre-feu pour les moins de 13 ans… Dans le même temps, les journaux relatent des rixes, voire des meurtres, entre adultes autour du marché de la drogue, des insultes et des violences entre clubs sportifs concurrents, des refus d’obtempérer pouvant aller jusqu’à la mise en danger des policiers pour échapper à la sanction…
Peut-être convient-il de se demander quels sont les modèles pacifiques que nous nous proposons de transmettre aux enfants ? Comment réagissons-nous face à des faits de violence dans la réalité mais aussi dans les films ? Quel regard portons-nous sur la violence ?
3 juin 2024
« Toutes les fleurs veulent se changer en fruits. Toute matinée veut devenir soirée. Sur terre, rien n’est éternité, si ce n’est le mouvement, le temps qui fuit. Même le plus bel été veut voir une fois la nature qui se fane, l’automne qui vient » (Hermann Hesse)
Remplir son quotidien, ne laisser aucun espace au silence, barrer à tout prix la route à l’ennui, consulter sans cesse son téléphone sont autant d’expressions de l’agitation qui nous constitue. Lors d’une activité professionnelle cette agitation nous parait impérative. C’est parfois lors du passage à la retraite que l’on prend conscience du vide, du poids et de l’impact qu’avaient ces activités professionnelles sur nous. Alors une autre agitation nous guette, celle générée par la peur du vide, la peur de se retrouver ou de se confronter à l’Etre plutôt qu’au Faire, la peur de ne plus exister… Mais quelle que soit notre situation, prenons-nous parfois des instants avec nous-même pour sentir ce qui nous agite mais aussi pour entendre ce qui pourrait nous apporter de l’apaisement ?
27 mai 2024
Un rien, et je perdais pied, un peu plus, et je faisais un faux pas ;
car j’étais jaloux des superbes, je voyais le succès des impies.
Jusqu’à leur mort, ils ne manquent de rien, ils jouissent d’une santé parfaite ;
ils échappent aux souffrances des hommes, aux coups qui frappent les mortels.Ps.72
Et oui, le monde est injuste. Il y a ceux qui ont tout et ceux qui n’ont rien, ceux qui naissent en excellente santé et ceux qui naissent avec un handicap ou dont la santé se dégrade à un moment de leur vie, ceux qui peuvent dépenser sans compter et ceux qui peinent à joindre les deux bouts, ceux qui ont le pouvoir et ceux qui doivent obéir… Selon où l’on se situe, on peut soit se réjouir de notre bonne fortune soit pleurer sur notre triste sort. Et pourtant, je vois des personnes en situation difficile, voire extrême, apporter leur aide, être à l’écoute, soutenir, sourire. Aimer la vie quand même ou malgré tout, offrir ce que l’on peut, résister au découragement. Je pense que c’est ce qu’elles apprennent ou s’entrainent à faire au quotidien, nous montrant par-là que c’est possible même si ou malgré les déboires qui nous affligent.
20 mai 2024
Le royaume des cieux ressemble à un trésor enfoui dans un champ. Un homme le découvre : il le cache de nouveau, s’en va, débordant de joie, vend tout ce qu’il possède et achète ce champ. Voici à quoi ressemble encore le royaume des cieux : un marchand cherche de belles perles. Quand il en a trouvé une de grande valeur, il s’en va vendre tout ce qu’il possède et achète cette perle précieuse. Mt. 13, 44-46
Cette parabole nous rappelle que les valeurs sont les piliers de notre vie intérieure. Si celles-ci correspondent à ce que nous vivons dans toutes les facettes de notre vie au quotidien, nous ressentons une forme d’harmonie. Si, au contraire, nous nous heurtons à des valeurs différentes des nôtres il nous faut discerner en notre âme et conscience de ce qui peut contribuer à plus ou moins d’harmonie en nous. Je pense en particulier à ce courant de pensée « euthanasique », à ces sans-abris qui se voient « déportés » vers d’autres lieux durant les jeux olympiques, à ces réfugiés que l’on refoule, à ces prêtres qui se tournent vers des pratiques plus « rigoristes », à ces salariés qui, pour gagner leur vie, doivent œuvrer contre leurs propres valeurs …
Prendre un moment pour réfléchir à toutes ces valeurs prônées par les politiques ou par l’église peut nous aider à reprendre conscience de ce qui fait sens pour nous et des valeurs que nous souhaitons défendre. B.W.
13 mai 2024
Il y a tant de néant et tant d’absence dans les conversations qui occupent la plupart de nos journées qu’il est impossible que le visage humain puisse se révéler dans ces mots, ces mots qui marchent tout seuls, ces mots passionnels, qui sont simplement l’expression de nos limites et de nos servitudes. Maurice Zundel, https://comboni2000.org/2021/02/16/le-careme-avec-maurice-zundel-3/
Essayons de repérer sur une journée nos échanges de paroles. A quels moments avons-nous partagé quelque chose de nous-mêmes ou avons-nous écouté ce que quelqu’un a partagé de lui-même ? Ce quelque chose où se révèle le visage humain : une opinion personnelle, un mouvement intérieur, une préoccupation… Et à quels moments ou dans quelles circonstances avons-nous tenté d’éviter ce partage humain, soit en évitant la personne, soit en privilégiant les SMS plutôt qu’un appel téléphonique, soit en meublant le vide de la conversation par des banalités ?
6 mai 2024
Du milieu de la foule, quelqu’un demanda à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. » Jésus lui répondit : « Homme, qui donc m’a établi pour être votre juge ou l’arbitre de vos partages ? » Puis, s’adressant à tous : « Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède. » Luc 12, 13-15
Et ce que nous possédons nous paraît parfois bien maigre à côté de ce que nous voudrions, ce qui entraîne des déceptions. Déçus par les autres, par nous-même, déçus par l’Eglise, voire même par Dieu ? Notre besoin, ou volonté de perfection ou de totalité est souvent sans limite. Perfection idéalisée comme l’écrit Anne Lécu (Soyez parfait, Etudes avril 2024) qui cherche à réparer ou à effacer des cicatrices de notre passé, des manques subis, des frustrations… Il nous faut donc apprendre à vivre avec nos déceptions, accepter que la vie, les rencontres, les obstacles à la perfection nous déçoivent parfois mais que nous puisons une force de vie grâce à ces expériences.
29 avril 2024
Il n’est pas beau votre sujet de fierté. C’est bien à tort que vous vous glorifiez. Ne savez-vous pas qu’un peu de levain fait lever toute la pâte ? 1 Co. 5, 1-9
En cherchant le sens du mot levain j’ai trouvé sur internet à partir du mot grec dzoo’may la définition suivante : « métaphorique de la corruption morale et mentale enracinée, en fonction de sa tendance à infecter les autres. Ce mot de levain est appliqué à ce qui, bien qu’en petite quantité, peut, par son influence, modifier entièrement une chose ». Ainsi, avoir les chevilles qui enflent quand le succès nous monte à la tête ou se gonfler d’importance ou d’orgueil, faire gonfler une rumeur… peuvent parfois s’introduire dans nos comportements. A d’autres moments où « ça nous gonfle », nous avons plutôt envie de nous soustraire à la réalité du présent. Alors observons en nous si la présence du levain vient ou non influencer des comportements.
22 avril 2024
« … N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité » (Jn 3, 18-24)
Pourquoi avons-nous tant besoin de nous entendre dire « je t’aime » ? Peut-être justement parce que nous avons du mal à voir ou à croire ces gestes d’amour que, souvent, nous rencontrons au quotidien. Un regard bienveillant, un sourire même d’un inconnu dans la rue, une invitation, un cadeau… nous appellent à mettre de côté la méfiance que peuvent nous dicter ces actes et à travailler la confiance envers le monde et les personnes qui nous entourent, à croire en l’amour qui ne pose pas de condition.
15 avril 2024
Ils produisirent de faux témoins qui disaient :
« Cet individu ne cesse de proférer des paroles contre le Lieu saint et contre la loi. Nous l’avons entendu affirmer que ce Jésus, le Nazaréen, détruirait le Lieu saint et changerait les coutumes que Moïse nous a transmises ». (Ac 6, 8-15)
Dans les informations qui nous parviennent peuvent s’entremêler vérités, mensonges, manipulation, fake news, messages d’influenceurs… et nous avons du mal à savoir que et qui croire surtout lorsque l’information rejoint notre opinion ou du moins ne la contredit pas. A nous donc de nous interroger vie à vis de notre attitude à accueillir l’information. Cherchons-nous à cibler celle qui nous conforte dans notre manière de pensée ou cherchons-nous à diversifier nos sources ? Comment et à quel degré nous laissons-nous influencer par des théories ? A quoi et comment pouvons-nous croire ?
8 avril 2024
Tu ne voulais ni offrande ni sacrifice,
Tu as ouvert mes oreilles ;
Tu ne demandais ni holocauste ni victime,
Alors j’ai dit « Voici, je viens » (Ps 39 (40))
La relecture permet de faire un point d’étape pour envisager la direction ou les décisions que nous souhaitons prendre. Elle permet de faire mémoire pour pouvoir s’appuyer dessus dans l’avenir. Dès lors, prenons le temps de relire cette période du Carême. Quels en ont été les points forts ? Par quoi ou par qui avons-nous été touché ? Quels sont les fruits que nous avons pu cueillir durant ce temps de Carême ? Quels sont ces points de fragilité en nous auxquels nous devons rester attentifs et sur lesquels nous avons encore à travailler ?