J’ai l’habitude de raconter (alors vous l’avez peut-être déjà entendu… pardon !), que le Provincial des Jésuites m’a interrogé il y a un an et demi sur mes goûts et mes aspirations à l’approche de la fin de mon mandat de 6 ans en tant qu’assistant national de CVX .
Je lui ai exprimé mon goût pour l’accompagnement des Exercices (J’ai passé 6 années au centre spirituel du Châtelard à Lyon, 3 années au centre Manrèse à Clamart… et j’ai aussi pas mal accompagné au centre CVX du Hautmont à Lille). Sa réaction a été immédiate et en un seul mot : « Penboc’h ! » Ma réaction l’a été tout autant. J’ai répondu « Non » ! En fait, c’était trop fort, trop inattendu… Ca me ramenait en Bretagne, à mes racines, alors que je pensais ne plus y revenir. En entrant dans la Compagnie, j’avais dû faire le deuil de mon pays car je savais que je n’avais pratiquement aucune chance d’y revenir. Les axes de développement de la Compagnie ne passent pas beaucoup par l’ouest. Et voilà que le chemin de la Bretagne s’ouvrait à nouveau. La perspective de retrouver l’air du large m’a fait l’effet d’un coup de poing. Evidemment pour moi le « non » initial s’est vite transformé en un « oui » sans réserve mais je n’ai pas pour autant pressé le mouvement. Un an plus tard, j’ai juste dit que mon « non » était devenu clairement un « oui ». Le Provincial a alors confirmé ma mission à Penboc’h et je me senti heureux de la recevoir.
Ca ne m’a pas empêché de vivre un second choc à mon arrivée dans le Morbihan le 30 août dernier. La veille, j’étais encore en réunion d’équipe nationale CVX à Paris. Je suis passé sans transition de la place de la Bastille aux rivages du golfe. Le soleil radieux m’invitait aux vacances or il me fallait plonger dans la grosse machine qu’est le centre spirituel. De quoi me sentir sans repères alors qu’en théorie vivre dans un centre spirituel n’était pas pour moi une nouveauté. Il me fallait accueillir le grand nombre de nouveaux visages, l’histoire et les fonctionnements spécifiques de Penboc’h.
Inutile de dire que depuis 3 mois, je trouve progressivement mes marques dans le contexte de la nouvelle répartition des pôles de retraites, mise en place par Jean Miler. Penboc’h innove et c’est heureux.
Comme dans tous les centres par lesquels je suis passé, j’entends qu’on est en manque de bénévoles et qu’il est toujours nécessaire d’appeler de nouvelles bonnes volontés. Je constate effectivement nos fragilités, et pourtant, quelle richesse humaine au service de la spiritualité ignatienne ! J’en prends la mesure depuis mon arrivée et je l’ai perçue tout particulièrement lors des 3 journées annuelles des accompagnateurs de retraites qui se sont déroulées fin novembre.
Je termine en pointant l’énorme capital de sympathie dont bénéficie Penboc’h au sein de la CVX. S’il en était besoin, je peux mesurer aujourd’hui à quel point cette belle réputation du centre est justifiée. C’est une chance pour moi !