motif du menu

Méditations quotidiennes pour le Carême

Centre spirituel de Penboc'h Actualités Non classé Méditations quotidiennes pour le Carême

par Barbara Walter

 

Semaine Sainte

 

25 mars
Si des méchants s’avancent contre moi
pour me déchirer,
ce sont eux, mes ennemis, mes adversaires,
qui perdent pied et succombent.
Qu’une armée se déploie devant moi,
mon cœur est sans crainte ;
que la bataille s’engage contre moi,
je garde confiance. Psaume 27 (26)
Avoir confiance, faire confiance. Cette notion vient contrecarrer notre besoin de tout maîtriser, de cultiver une forme de toute-puissance de la volonté et du contrôle qui ne supporte aucune défaillance ou fragilité, la peur que quelque chose nous échappe… Faire confiance implique que celui à qui nous faisons confiance peut exercer un pouvoir sur nous, peut tromper notre confiance, peut nous décevoir. Faire confiance, c’est apporter une touche d’espoir et d’humanité dans le vivre ensemble. Comment nous-même, nous positionnons-nous vis-à-vis de cette notion de confiance ?

 

26 mars
Quand on a frappé l’amour innocent,
On attendait ce jour-là
Que les pierres crient.
Mais les pierres se sont tues,
La colère s’est perdue
Dans l’oubli. Hymne : Quand le fouet a déchiré
Il est des événements qui nous sidèrent, qui nous laissent penser que jamais nous ne nous relèverons. Un deuil, l’annonce d’une maladie, la perte d’un travail, l’incendie de notre maison… peuvent provoquer en nous une sorte d’effondrement et nous plonger dans un abîme de sentiments. Pour autant, il est une force en nous qui nous permet de surmonter, avec l’aide du temps, les pires des épreuves. En faisant mémoire d’un événement douloureux dans notre histoire, essayons de visualiser cette force qui nous a permis de nous en sortir.

 

27 mars
L’insulte m’a broyé le cœur,
le mal est incurable ;
j’espérais un secours, mais en vain,
des consolateurs, je n’en ai pas trouvé.
À mon pain, ils ont mêlé du poison ;
quand j’avais soif, ils m’ont donné du vinaigre. Psaume 69 (68).
Dans nos sociétés dites modernes, il semble que le sentiment de solitude soit de plus en plus présent et ce à tous âges. Cependant, il y a des solitudes que l’on subit et qui font souffrir et des solitudes que l’on choisit.
Pourrait-on dire que c’est la vocation de l’Homme d’être seul et d’accepter sa solitude pour être en mesure d’accepter l’autre, de l’aimer. Mais dans la frénésie de nos quotidiens nous vivons souvent dans l’oubli de nous-mêmes et risquons alors de subir la solitude de l’abandon.

 

28 mars
Jésus… se lève de table, dépose son vêtement,
et prend un linge qu’il se noue à la ceinture ;
puis il verse de l’eau dans un bassin.
Alors il se mit à laver les pieds des disciples
et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture. (Jn 13, 1-15)
Ce passage me fait penser à toutes ces personnes qui sont dans le soin, le soin de leur conjoint, le soin dans le monde hospitalier, le soin auprès des plus démunis. Mais, parfois, le prendre soin nous fatigue, nous lasse. Parfois, c’est le découragement ou la colère qui nous guette. Alors, repensons à cette phrase de l’évangile (Mc 6, 30-34) : « Venez à l’écart et reposez-vous un peu. » En effet, il est impératif de s’aménager des temps de ressourcement pour durer dans le service.

 

29 mars
La multitude avait été consternée en le voyant,
car il était si défiguré
qu’il ne ressemblait plus à un homme ;
il n’avait plus l’apparence d’un fils d’homme.  (Is 52, 13 – 53, 12)
Ce sont nos préjugés qui favorisent en nous l’indifférence face à la souffrance des autres, ce sont nos préjugés qui construisent l’exclusion. Repérons ceux qui, pour nous, n’ont plus l’apparence d’un homme, ceux qui ne méritent pas notre regard, notre attention. Repérons également ce qui, en nous, nous motive à ignorer certains comme n’étant pas dignes de notre sollicitude.

 

30 mars
Veilleurs, tenez-vous en éveil,
Chantez à pleine voix, chantez !
Le jeune lion est prisonnier :
Qui pourrait dormir ? Hymne : Veilleurs, tenez-vous en éveil
Se tenir en éveil équivaut à se tenir en vie. Mais à quoi nous éveiller si nous nous laissons submerger par le côté obscur de la vie ? Mais sur quoi veiller si nous nous enfermons dans une solitude de confort ? Osons sortir de notre léthargie, osons chanter à pleine voix notre joie de croire qu’un meilleur demain est possible. A chacun de nous de savoir s’il croit vraiment à ce meilleur demain et comment il peut y contribuer.

 

31 mars
Dieu dit :
« Que la terre produise l’herbe,
la plante qui porte sa semence,
et que, sur la terre, l’arbre à fruit donne,
selon son espèce,
le fruit qui porte sa semence. »
Et ce fut ainsi.
La terre produisit l’herbe,
la plante qui porte sa semence, selon son espèce,
et l’arbre qui donne, selon son espèce,
le fruit qui porte sa semence.
Et Dieu vit que cela était bon.
Il y eut un soir, il y eut un matin :
troisième jour. (Gn 1, 1 – 2, 2)
Nous arrivons au bout de ces 40 jours de carême. Relisons ce que nous avions noté le premier jour du Carême. Où en sommes-nous aujourd’hui ? Prenons un temps pour relire ce parcours pour en cueillir des perles et des pensées fortes. Mais peut-être que, durant ces moments de méditation quotidienne, nous sommes-nous confrontés à des facettes de nous-mêmes dont nous n’avions pas conscience. Peut-être que ce fut l’occasion de « raboter » quelques-unes de nos aspérités et peut-être aussi que notre regard sur le monde s’est affiné. Profitons de cette fête pascale pour partager la joie de la résurrection et laissons foi et espérance grandir dans notre quotidien.

 


 

Sixième semaine de Carême

 

18 mars
Qu’il soit la forteresse de l’opprimé,
sa forteresse aux heures d’angoisse :
ils s’appuieront sur toi, ceux qui connaissent ton nom ;
jamais tu n’abandonnes, Seigneur, ceux qui te cherchent. Psaume 9A-1
Cet extrait fait écho à un extrait que je lisais dans la revue Etudes de décembre 2023 à la rubrique d’Anne Lecu : « Comment construire des abris pour les humains ? Comment nos démocraties ou simplement nos communautés humaines, nos lieux de travail et nos lieux d’Eglise, nos associations et nos amitiés sont-elles – ou non – des lieux où l’on peut reprendre souffle, s’arrêter ? »

 

19 mars
C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple,
assis au milieu des docteurs de la Loi :
il les écoutait et leur posait des questions, et tous ceux qui l’entendaient
s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses. (Lc 2, 41-51a)
Il semble que le jeune âge de Jésus n’était aucunement une entrave à son intelligence. Il est clair que les différentes générations n’ont pas les mêmes idées, les mêmes pensées. Les uns ont acquis une certaine maturité au travers de leurs expériences, les autres ont la fraicheur et l’enthousiasme de leur jeunesse. Comment, dès lors, s’entendre mutuellement sans penser détenir la vérité ? Nous arrive-t-il de nous heurter lorsque nous discutons avec des plus jeunes ou des plus âgés que nous ? Nous arrive-t-il de penser que leur parole n’est pas crédible ?

 

20 mars
Un flux montait de la terre et irriguait toute la surface du sol. Le Seigneur Dieu modela l’homme avec de la poussière prise du sol. Il insuffla dans ses narines l’haleine de vie, et l’homme devint un être vivant. (Gn 2, 6-7)
Prenons un temps de recul pour nous regarder de manière introspective. Qui sommes-nous ? De quoi sommes-nous constitués ? Quel sens donnons-nous à notre vie ? Quelles sont les valeurs que nous défendons ? Quels sont nos points forts ? Nos points de fragilités ? Qu’est-ce qui nous fait nous lever le matin ?

 

21 mars
Je poursuis mes ennemis, je les rejoins,
je ne reviens qu’après leur défaite ;
je les abats : ils ne pourront se relever ;
ils tombent : les voilà sous mes pieds. Psaume 17 – V
En ce 37ème jour de carême, je me remémore différents points de méditation des jours passés, ceux qui m’ont le plus interpellé ou dérangé. Je m’interroge sur d’éventuels changements, des avancées, des résistances et je peux décider de poursuivre un ou des efforts pour braver une ou des fragilités.

 

22 mars
Des témoins injustes se lèvent,
des inconnus m’interrogent. *
On me rend le mal pour le bien :
je suis un homme isolé. Psaume 34 -II
Notre besoin d’être aimé peut parfois ressembler à un gouffre sans fond. Nous attendons de l’autre des signes de reconnaissance, d’amour, de tendresse, mais ce n’est jamais le bon signe, ou nous le mettons en doute quant à sa sincérité, ou cela ne vient pas au moment où nous le souhaiterions… Et peut-être pourrions-nous alors nous poser la question suivante : est-ce que nous nous aimons véritablement nous-même ?

 

23 mars
La jeune fille se réjouit, elle danse ;
jeunes gens, vieilles gens, tous ensemble !
Je change leur deuil en joie,
les réjouis, les console après la peine.
Nietzsche disait « il faut avoir une grande musique en soi si l’on veut faire danser la vie ». Car la danse entraîne la joie, une joie intérieure que l’on se doit d’extraire en toute chose, en tout événement.

 

24 mars
Il est beau, le geste qu’elle a fait envers moi.
Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous,
et, quand vous le voulez,
vous pouvez leur faire du bien. (Mc 14, 1 – 15, 47)
Nos mains et notre peau nous permettent d’appréhender la surface du monde, sa rugosité ou sa douceur, son feu brûlant ou sa fraicheur. Avec plus ou moins de force, nos mains peuvent blesser ou soigner. Le toucher permet également le contact avec d’autres et nos gestes peuvent devenir consolateurs, apaisants, protecteurs. Prenons conscience de tous ces gestes que nous faisons au quotidien et surtout de ceux qui nous mettent en lien avec d’autres, ceux qui nous touchent et ceux que nous réalisons pour faire du bien.

 


 

Cinquième semaine de Carême

 

11 mars
Nul ne porte plainte selon la justice, nul ne plaide de bonne foi ; On assoit son assurance sur du vide, on parle creux, on conçoit le dommage et on enfante le méfait ! Is.59, 4-5
Notre représentation de la justice est parfois entachée de doute ou de scepticisme. Sentiment d’insécurité personnelle, peur d’une agression, des institutions qui ne jouent plus leur rôle de protection, une police inefficace… font partie d’une vision pessimiste de la justice alimentée par les médias et leurs informations chocs. Et nous, quelle est notre vision de la justice ? Quelles sont les valeurs que nous défendons ? Quel regard portons-nous sur le fonctionnement de notre société ? Contribuons-nous par nos paroles à semer la confiance et l’optimisme ? 

 

12 mars
« Veux-tu être guéri ? »
Le malade lui répondit :
« Seigneur, je n’ai personne
pour me plonger dans la piscine
au moment où l’eau bouillonne ;
et pendant que j’y vais,
un autre descend avant moi. » (Jn 5, 1-16)
Il nous arrive parfois de penser que ce sont les autres qui nous empêchent d’aller bien, qui nous empêchent d’être heureux. Ces autres qui ne s’occupent pas de moi quand je vais mal, ces autres qui ne sont jamais disponibles pour me consoler… Et nous avons aussi parfois du mal à nous prendre par la main pour faire un pas vers ce qui pourrait nous soulager. Prenons un instant pour réfléchir à ce qui, aujourd’hui, pourrait nous rendre heureux et quel pas serait alors à faire.

 

13 mars
Il y avait un ramassis de gens qui était mêlé au peuple ; ceux-ci furent saisis de convoitise. Même les fils d’Israël se remirent à pleurer : « Ah ! qui donc nous donnera de la viande à manger ?
Nous nous rappelons encore le poisson que nous mangions pour rien en Égypte, et les concombres, les melons, les poireaux, les oignons et l’ail !
Maintenant notre gorge est desséchée ; nous ne voyons jamais rien que de la manne ! » (NB 11, 4-6.10-30)
Avant, c’était quand même mieux ! La difficulté des dirigeants à introduire du changement auprès des salariés d’entreprises est récurrente. Les habitudes tendent à nous scléroser et nous poussent souvent à résister à toute nouveauté. Et qu’en est-il dans nos vies personnelles ? Un changement de marque de lessive ou de yaourt, une modification dans nos horaires, une nouvelle couleur dans nos vêtements, l’accueil d’un imprévu… A chacun(e) de faire le tri entre habitudes sclérosantes et acceptation d’un changement. 

 

14 mars
Regardez le pays : comment est-il ? Regardez la population qui l’habite : est-elle forte ou faible, nombreuse ou pas ?
Comment est le pays où cette population habite : est-il bon ou mauvais ? Comment sont les villes où cette population habite : sont-elles des campements ou des forteresses ?
Comment est ce pays : sa terre est-elle grasse ou maigre ? Y pousse-t-il ou non des arbres ? Rassemblez vos forces et prenez les fruits du pays. » Or c’était le moment des premiers raisins. (NB 12,16 ; 13, 2A.3A.17-33)
A notre tour, nous pouvons nous poser toutes ces questions à propos de notre ville, village, communauté, famille ? Essayons de repérer des particularités, des richesses, des fragilités ? Quels liens entretenons-nous avec cet environnement ?

 

15 mars
Nous avons entendu et nous savons
ce que nos pères nous ont raconté ;
nous le redirons à l’âge qui vient,
sans rien cacher à nos descendants. Psaume 77 – 1
Cet extrait de psaume peut nous aider à faire mémoire de l’héritage reçu. Que nous ont transmis parents, grands-parents et autres générations nous ayant précédés ? L’amour d’un métier, des valeurs, des traditions, la manière de faire la fête, des habitudes alimentaires… sont autant de facettes qui nous ont façonnés d’une manière ou d’une autre et qui nous rappellent que nous ne nous sommes pas réalisés par nous-mêmes. 

 

16 mars
En effet, lorsque la hiérarchie des valeurs est troublée, que le mal se mêle au bien, les individus et les groupes ne regardent plus que leurs intérêts propres et non ceux des autres. Ainsi le monde ne se présente pas encore comme le domaine d’une véritable fraternité, tandis que le pouvoir accru de l’homme menace de détruire le genre humain lui-même. Actes du concile Vatican II – Puissance de la Croix
Le pouvoir et l’argent gangrènent la société. Mais qui est la société ? Et comment chacun de nous appréhende-t-il cette notion de pouvoir et de gestion des intérêts propres ? Quelle est notre approche de la fraternité dans notre environnement proche ? 

 

17 mars
Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas,
il reste seul ;
mais s’il meurt,
il porte beaucoup de fruit.
Qui aime sa vie la perd ;
qui s’en détache en ce monde
la gardera pour la vie éternelle. (Jn 12, 20-33)
Même si la nature semble encore hiverner, elle se prépare néanmoins à accueillir le printemps. C’est une période propice pour exercer et développer notre vue, notre regard. Contempler cette nature qui s’éveille, les premiers bourgeons, les champs qui prennent couleur, les jours qui rallongent. Et exerçons notre regard aussi vis-à-vis des personnes qui nous sont proches. Regardons-les comme s’il s’agissait d’une première fois. Regardons-les non pas avec un œil critique mais avec un regard bienveillant. 

 


 

Quatrième semaine de Carême

 

4 mars
Vous tous qui avez soif,
venez, voici de l’eau !
Même si vous n’avez pas d’argent,
venez acheter et consommer,
venez acheter du vin et du lait
sans argent, sans rien payer.
Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas,
vous fatiguer pour ce qui ne rassasie pas ?  (Is 55, 1-11)
Prenons le temps de réfléchir à notre manière de gérer notre argent. Me revient en mémoire le film d’Olivier Nakache et Eric Toledano « Une année difficile ». Ce film évoque la question que l’on devrait se poser lors de chaque projet de dépense : « En ai-je besoin ? En ai-je vraiment besoin ? En ai-je vraiment besoin aujourd’hui ? » 

 

5 mars
Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi,
combien de fois dois-je lui pardonner ?
Jusqu’à sept fois ? »
Jésus lui répondit :
« Je ne te dis pas jusqu’à sept fois,
mais jusqu’à 70 fois sept fois. (Mt 18, 21-35)
Essayons de comprendre ce qui se passe en nous lorsqu’il est question de pardon. La peur de paraître faible ? L’impression de toujours faire le premier pas ? La volonté de ne pas vouloir céder ? La colère contre cet autre qui nous a fait du tort ? Autant de mouvements en nous qui peuvent rendre difficile la démarche du pardon. Et peut-être est-il encore plus difficile de reconnaître et de se pardonner à soi-même ses propres faiblesses. Mais quelles sont-elles ces faiblesses ? 

 

6 mars
En quels pays de solitude,
Quarante jours, quarante nuits,
Irez-vous, poussés par l’Esprit ?
Qu’il vous éprouve et vous dénude ! Hymne : en quel pays de solitude
Si l’on regarde ce qui se passe dans le monde, force est de constater que beaucoup de personnes sont envoyées d’une manière ou d’une autre à un pays de solitude. Peut-être pouvons-nous alors prendre conscience de tout ce qui nous semble indispensable pour nous-mêmes et de penser à tous ceux qui en sont dépouillés et qui, pourtant, vivent quand même. 

 

7 mars
Tout royaume divisé contre lui-même devient désert,
ses maisons s’écroulent les unes sur les autres. (Lc 11, 14-23)
Parfois, nous refusons à d’autres le droit à être différent, à avoir une opinion différente de la nôtre, voire à l’opposé de la nôtre. Parfois, nous nous enfermons dans des idéologies, des dogmes, des certitudes et nions les idées contraires aux nôtres. Nous voulons faire valoir notre vérité et générons agressivité ou conflit. C’est une manière de cultiver l’intolérance, la division et l’exclusion. Comment pouvons-nous nous exercer à mieux accueillir des pensées différentes des nôtres ? 

 

8 mars
J’entends des mots qui m’étaient inconnus :
« J’ai ôté le poids qui chargeait ses épaules ;
ses mains ont déposé le fardeau.
Quand tu criais sous l’oppression, je t’ai sauvé. Psaume 81 (80)
Prenons un peu de temps aujourd’hui pour nous mettre à l’écoute de notre vie intérieure. Mettons, pour un instant, de côté tous les soucis qui nous encombrent et posons-nous la question : comment est-ce que je me sens aujourd’hui ? Quelle est ma météo intérieure ? Osons mettre des mots sur nos ressentis. 

 

9 mars
Certains erraient dans le désert
 sur des chemins perdus, *
sans trouver de ville où s’établir :
ils souffraient la faim et la soif,
ils sentaient leur âme défaillir. Psaume 106 – 1
Regardons notre propre environnement. Nous avons un toit sur la tête, une couette pour nous tenir chaud la nuit, une alimentation régulière, un réseau amicale… Mais sommes-nous vraiment conscients de tout ce que nous possédons ? N’avons-nous pas parfois le désir d’avoir plus ou d’avoir autre chose ? Avons-nous cette capacité à nous satisfaire vraiment de ce que nous avons, ce qui pourrait laisser la possibilité de partager avec d’autres le superflu ? 

 

10 mars
La lumière est venue dans le monde,
et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière,
parce que leurs œuvres étaient mauvaises.
Celui qui fait le mal déteste la lumière :
il ne vient pas à la lumière,
de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ; (Jn 3, 14-21)
Dans l’obscurité nous ne voyons rien, nous marchons aveuglement. C’est la lumière qui met tout en évidence, les objets, le mobilier, les personnes. A la lumière, on peut voir aussi bien l’ordre que le désordre d’un lieu. La lumière met à jour ce que, parfois, nous souhaiterions tenir caché. A nous de repérer ce qui, en nous ou autour de nous, reste encore tapi dans l’obscurité. 

 


 

Troisième semaine de Carême

 

26 février
Point de ténèbres sans espoir de lumière,
Rien n’est fini pour Dieu ;
Vienne l’aurore où l’amour surgit,
Chant d’un matin de Pâques ! Hymne : Point de prodigue
S’il n’y avait les ténèbres, serions-nous capables d’apprécier la lumière. Aussi, si nous basculons dans la tourmente, accrochons-nous à cet espoir de lumière qui nous rappelle que rien n’est jamais fini. Profitons-en pour faire le point sur la lumière que nous percevons aujourd’hui.

 

27 février
Ne t’indigne pas devant celui qui réussit,
devant l’homme qui use d’intrigues.
Laisse ta colère, calme ta fièvre,
ne t’indigne pas : il n’en viendrait que du mal ; Psaume : 36-1
Nous sentons bien que lorsque nous sommes en colère nos propos peuvent heurter, blesser et, en aucun cas, apporter du positif. C’est alors qu’il nous faut apprendre à retenir ces propos le temps que notre colère s’apaise.

 

28 février
Dans le désert, j’aspire ton souffle,
Dans le désert, habite l’Esprit.
Il est la force, au matin, qui me pousse.
Il est le feu qui me précède la nuit ! Hymne : Dans le désert je cherche ta face
Trouvons un moment dans la journée pour laisser pénétrer le désert en nous. Et, à partir de ce silence intérieur, aiguisons notre ouïe. Prenons conscience de tous les bruits autour de nous et en nous. Parfois, nous n’avons même plus conscience de certains bruits, c’est le moment de les redécouvrir. 

 

29 février
Il sera comme un buisson sur une terre désolée,
il ne verra pas venir le bonheur.
Il aura pour demeure les lieux arides du désert,
une terre salée, inhabitable. (Jr 17, 5-10)
Il nous arrive parfois de baisser les bras, de rester dans la tristesse, de ressentir du dégout pour tout, de cultiver la morosité… La vie devient alors un désert aride. Ce qui importe dans ces moments-là est de se remémorer un paysage que nous avons aimé, un événement de fête dans le passé, le plaisir d’un bon dessert, une rencontre imprévue et enrichissante… Il s’agit de faire mémoire sur un événement heureux qui nous permet alors de traverser ce désert avec la conviction d’une possible joie en perspective. 

 

1 mars
En voyant qu’il leur préférait Joseph,
ses autres fils se mirent à détester celui-ci,
et ils ne pouvaient plus lui parler sans hostilité. (Gn 37, 3-4.12-13a.17b-28)
La relation entre Joseph et ses frères est à l’image de bien des fraternités avec ces mouvements d’amour et de jalousie. Regardons en nous ce sentiment de jalousie qui, parfois, peut nous envahir, dans quelles occasions, envers qui. Regardons comment ce sentiment nous agite et tachons de comprendre le manque ou la peur qui se cache derrière cette jalousie. 

 

2 mars
Il y a tant d’années que je suis à ton service
sans avoir jamais transgressé tes ordres,
et jamais tu ne m’as donné un chevreau
pour festoyer avec mes amis. (Lc 15, 1-3.11-32)
Et là encore il est question de jalousie vis-à-vis d’un frère qui semble mieux traité. Il est également question de mérite. Celui qui se met au service sans aucun écart pense mériter plus de reconnaissance de la part du maître. Chacun pense qu’il fait mieux et qu’il mérite mieux. Cela pose bien sûr la question de la motivation de chacun dans le service qu’il rend. 

 

3 mars
Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier.
Pendant six jours tu travailleras
et tu feras tout ton ouvrage ;
mais le septième jour est le jour du repos,
sabbat en l’honneur du Seigneur ton Dieu :
tu ne feras aucun ouvrage,
ni toi, ni ton fils, ni ta fille,
ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes,
ni l’immigré qui est dans ta ville. (Ex 20, 1-17)
Au niveau professionnel il nous semble juste d’avoir des jours de repos, des jours où l’on arrête de travailler. Deux questions émergent alors :
Nous arrive-t-il de faire quelques courses le dimanche favorisant ainsi l’absence de « sabbat » pour ceux qui accueillent les clients ?
Comment utilisons-nous ce « sabbat » ? Avons-nous tendance à nous activer à l’image de l’évangile de Marthe et Marie dans lequel Marthe s’inquiète pour bien des choses ? Ou bien osons-nous vraiment prendre ce temps pour nous reposer en acceptant que l’ouvrage reste dans un état d’inachèvement ? 

 


 

Deuxième semaine de Carême

 

19 février
Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ;
j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ;
j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ;
j’étais nu, et vous m’avez habillé ;
j’étais malade, et vous m’avez visité ;
j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !” (Mt 25, 31-46)
Faisons mémoire de ces aides et appuis que nous avons reçu lorsque notre vie semblait s’effondrer. Faisons également mémoire de situations où nous avons pu offrir une aide, une main tendue. Et enfin, faisons mémoire de situations où nous avons hésité, négligé ou refusé notre aide.

 

20 février
« La pluie et la neige qui descendent des cieux
n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre,
sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer,
donnant la semence au semeur
et le pain à celui qui doit manger ; (Is 55, 10-11)
Prenons le temps de contempler ce pain frais que nous venons d’acheter. Tentons de visualiser le trajet parcouru entre la semence et l’objet final. Et prenons le temps de le goûter consciemment.

 

21 février
Au feu tout le bois mort,
Que la flamme s’étende
Aux chardons, aux épines !
Et leurs cendres pourront servir
À féconder la terre
Où la Parole prend racine. Hymne : Que passe la Charrue.
Quels sont ces chardons et ces épines en nous que nous souhaiterions voir consumés et réduits en cendre ? Et comment faire pour les transformer en force féconde qui tire vers la vie ? 

 

22 février
Soyez les pasteurs du troupeau de Dieu qui se trouve chez vous ;
veillez sur lui, non par contrainte mais de plein gré, selon Dieu ;
non par cupidité mais par dévouement ;
non pas en commandant en maîtres à ceux qui vous sont confiés,
mais en devenant les modèles du troupeau. (1 P 5, 1-4)
Parfois, notre conjoint, notre entourage, la famille, la communauté dans laquelle nous vivons… nous agace ou nous pèse et nous aimerions nous replier sur nous-même ou être ailleurs. Dans ces moments-là il importe de se remémorer de bons moments passés ensemble, des joies partagées, des événements que nous avons affrontés ensemble. Et ces souvenirs peuvent nous aider à retrouver notre rôle de berger. 

 

23 février
Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel,
si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,
laisse ton offrande, là, devant l’autel,
va d’abord te réconcilier avec ton frère,
et ensuite viens présenter ton offrande. (Mt 5, 20-26)
Ces quelques mots nous rappellent combien la réconciliation peut être difficile. La peur de perdre la face, l’impression que c’est toujours nous qui faisons le premier pas, la peur que l’autre refuse… sont autant de freins à cette réconciliation. Abandonnons notre orgueil et osons reconnaître quelques-uns de nos torts. 

 

24 février
Car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons,
il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes.
En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment,
quelle récompense méritez-vous ? (Mt 5, 43-48)
Quoi de plus difficile que d’aimer ceux que l’on n’aime pas. Il peut être intéressant de visualiser une ou des personnes que nous n’aimons pas et de nous interroger sur ce que nous n’aimons pas chez elles. Puis regardons tout ce qu’elles font ou tout ce qu’elles sont en positif. Peut-être que cela peut modifier nos sentiments envers ces personnes. 

 

25 février
Que passe la charrue
Sur nos landes rebelles,
Sur nos terres en friche ! Hymne : Que passe la charrue
La charrue vient soulever la terre là où elle semblait se craqueler de sècheresse, l’aérer là où elle semblait étouffer, retracer des sillons là où tout semblait tortueux. Que souhaitons-nous qu’elle modifie ou réanime en nous ? 

 


 

Première semaine de Carême

 

14 février – Mercredi des Cendres
Ainsi, quand tu fais l’aumône,
ne fais pas sonner la trompette devant toi,
comme les hypocrites qui se donnent en spectacle
dans les synagogues et dans les rues,
pour obtenir la gloire qui vient des hommes. (Mt 6,1-6.16-18)
Profitons de ce début de Carême pour nous questionner sur ce que nous voudrions instaurer, modifier, améliorer… durant cette période et notons-le pour ne point l’oublier.

 

15 février
Je prends aujourd’hui à témoin contre vous
le ciel et la terre :
je mets devant toi la vie ou la mort,
la bénédiction ou la malédiction.
Choisis donc la vie, (Dt 30, 15-20)
Choisir la vie demande parfois – souvent – des efforts. En effet, il est plus facile, selon les circonstances, de se laisser bercer par ce qui nous tire vers la morosité, vers l’insatisfaction. Quel est notre choix aujourd’hui ?

 

16 février
Le jeûne qui me plaît, n’est-ce pas ceci :
faire tomber les chaînes injustes,
délier les attaches du joug,
rendre la liberté aux opprimés,
briser tous les jougs ?
N’est-ce pas partager ton pain avec celui qui a faim,
accueillir chez toi les pauvres sans abri,
couvrir celui que tu verras sans vêtement,
ne pas te dérober à ton semblable ?
Alors ta lumière jaillira comme l’aurore,
et tes forces reviendront vite. (Is 58, 1-9a)
De quelle manière puis-je, aujourd’hui même, contribuer à diminuer un peu de souffrance ou de détresse dans mon environnement ?

 

17 février
Si tu fais disparaître de chez toi
le joug, le geste accusateur, la parole malfaisante,
si tu donnes à celui qui a faim ce que toi, tu désires,
et si tu combles les désirs du malheureux,
ta lumière se lèvera dans les ténèbres
et ton obscurité sera lumière de midi. (Is 58, 9b-14)
Observons notre façon de participer à une conversation. Nos propos contribuent-ils à dénigrer une personne, à critiquer une situation… ou bien nous efforçons-nous de mettre en lumière le positif, l’espoir ?

 

18 février
Pourquoi ce tumulte des nations,
ce vain murmure des peuples ?
Les rois de la terre se dressent,
les grands se liguent entre eux
contre le Seigneur et son messie :
« Faisons sauter nos chaînes,
rejetons ces entraves ! » Psaume 2
Ce psaume reflète bien l’état de ce monde actuel où les nations se déchirent pour des malentendus, des enjeux de pouvoir, des idéologies… Comment accueillons-nous ces conflits ? Comment gérons-nous nos propres malentendus au quotidien ? Croyons-nous vraiment que les grands de ce monde sont tous aimés de Dieu ?

Partager cet article

Les derniers articles


picto Appel aux donspicto rose Appel aux donsFaire un don