Par Barbara Walter
Il est question ici de cette période de 4 semaines qui nous amènent jusqu’à la fête de Noël. Mais qu’y a-t-il donc de spécial dans cette période ?
Un temps d’attente et de préparation
Nous pouvons vivre cette période de l’Avent comme un temps d’attente de la venue du Seigneur et un temps de préparation de cette venue. Quand la naissance d’un enfant dans une famille approche, les parents, les frères et sœurs lui préparent un espace, un berceau. Des fêtes et des rencontres sont prévues en amont pour partager avec la famille éloignée, les amis cet événement à venir. C’est une manière de déjà faire exister l’enfant à naître par la parole, par le partage d’une joie, par l’aménagement de l’espace, manière aussi de se mettre à l’écoute de cet enfant à venir, bref, de déjà lui faire une place.
Cependant, cette attente peut être contraire à nos habitudes, nous qui sommes toujours pressés, nous qui ne prenons pas le temps, nous qui courons vers des lendemains sans avoir pris le temps de goûter l’aujourd’hui. Or, Dieu échappe à cette immédiateté, le temps de Dieu n’est pas le temps de l’homme. Dieu choisit de faire attendre ou de se faire attendre, permettant ainsi que naisse le désir de la rencontre, de cette rencontre avec Dieu qui oblige à la rencontre avec les autres. En effet, je ne peux désirer rencontrer Dieu sans vouloir rencontrer les autres. Et ce temps d’attente me permet de m’ouvrir à sa présence et à ceux qui m’entourent.
Un temps de mouvement
La préparation de cette venue implique du mouvement, des bouleversements, un repositionnement, des résistances mais cela se fait sur un chemin avec la perspective d’une lumière au bout qui nous éclaire déjà là où nous en sommes.
Ce temps de l’Avent ne peut ni se gagner ni se perdre. Il nous est donné comme un temps de respiration, un temps pour prendre le temps d’attendre, un temps de promesse. Et du fait de cette promesse, cette attente ne signifie pas immobilisation. Au contraire, elle nous met en chemin, elle nous pousse à aller à la rencontre de ce fils de Dieu fait homme. Et notre désir de cette rencontre proche ne peut que se fondre dans le désir de tous ceux qui attendent comme nous cette rencontre. Nous ne sommes pas les seuls à attendre. Il ne peut s’agir que d’une aventure collective exprimée par Isaïe ainsi : « Des peuples nombreux se mettront en marche et ils diront : « venez, montons à la montagne du Seigneur, au Temple du Dieu de Jacob. Il nous enseignera ses chemins et nous suivrons ses sentiers. »
Ici donc, l’attente suppose une forme de promesse. L’ange a partagé cette promesse avec Zaccharie, puis avec Marie. Marie a partagé cette promesse avec Elisabeth, l’Ange a partagé l’annonce de cet événement à venir avec Joseph, les bergers ont propagé la Bonne Nouvelle… Mais pour entamer cette marche, encore faut-il veiller à se tenir prêt comme l’exprime Matthieu lorsqu’il dit « Ainsi donc, vous aussi, tenez-vous prêts, car c’est à l’heure que vous ne pensez pas que le Fils de l’homme va venir » (24, 44). Marcher vers Noël, c’est donc laisser grandir en nous le désir du Sauveur jusqu’à ce qu’il vienne.